Conférence internationale sur Femmes, Paix et Sécurité : LE MALI PARTAGE SON EXPERIENCE EN MATIERE DE MISE EN ŒUVRE DE STRATÉGIES CONCRÈTES POUR LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ ET D’AUTRES MESURES PRATIQUES »
En marge de la cérémonie d’ouverture de la conférence internationale sur Femmes, Paix et Sécurité qui se déroule du 28 au 30 octobre 2024 en Manille (Philippines), le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr COULIBALY Mariam MAIGA a participé hier lundi 28 octobre 2024 au panel de haut niveau portant » sur la mise en œuvre de stratégies concrètes pour les femmes, la paix et la sécurité et d’autres mesures pratiques ». En plus du Ministre COULIBALY Mariam MAIGA, les panelistes étaient la Ministre d’État au Ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Son Excellence. Noura bint Mohammed Al Kaabi, la Secrétaire du Budget et de la Gestion de la République des Philippines, Honorable Amenah Pangandaman, la Sous-Secrétaire d’État parlementaire aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement (Royaume-Uni), Son Excellence Catherine West et la Ministre d’État aux Affaires féminines de la Libye, Son Excellence Huria Eltarmal.
Organisé en marge de la Conférence internationale sur Femmes, Paix et Sécurité, ce panel de haut niveau portant » sur la mise en œuvre de stratégies concrètes pour les femmes, la paix et la sécurité et d’autres mesures pratiques » vise à partager l’expérience de chaque pays en matière de mises en œuvre des mesures concrètes pour faire progresser la paix et la sécurité des femmes et des enfants. Plus spécifiquement, il s’agissait dans un premier temps au cours de cette session de partager les résultats phares auxquels les différents pays ont contribué en termes de mises en œuvre des mesures concrètes pour faire progresser la paix et la sécurité des femmes et des enfants et ensuite de présenter les perspectives.
Au cours de ce panel de haut niveau, le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr COULIBALY Mariam MAIGA a expliqué que la région du Sahel notamment l’espace de la Confédération des Etats du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, fait face à un contexte marqué par une crise multidimensionnelle, depuis plus d’une décennie, liée à l’insécurité, à l’extrémisme violent, aux effets du changement climatique, à la rareté et au contrôle des ressources naturelles. Ces facteurs, poursuivra -t-elle, ont entrainé des tensions et des conflits au sein des communautés. Les femmes et les enfants ont payé et paient encore de lourds tributs. Mais malgré cela, ajoutera-t-elle, les autorités et les peuples du Mali ont entrepris une démarche endogène, inclusive et participative de toutes les couches socioprofessionnelles et politiques et de toutes les communautés nationales et de la diaspora. Ainsi, les femmes ont été fortement impliquées dans les cadres de dialogue et de concertation comme les Assises Nationales de la Refondation, le Dialogue inter-maliens et d’autres grandes rencontres nationales, régionales et locales pour la paix, la cohésion sociale et la réconciliation nationale tel que recommandé par la Résolution n°1325 des Nations unies. Ainsi, la mise en œuvre de cette résolution s’est opérée à travers l’élaboration de Plan d’Action National depuis 2012 sous la coordination du département en charge de la Femme qui a mis en place un mécanisme de coordination, de suivi et de gestion du plan dénommé « Unité Technique de Gestion » soutenu par ONU Femmes. Ces différents plans d’action national visent la participation des femmes aux processus de paix et de réconciliation et dans la gouvernance post-conflit. Il est structuré autour de la prévention, la participation, la protection, le secours et relèvement et la coordination et le suivi.
En parlant des actions pour faire progresser la paix et la sécurité des femmes et des enfants au Mali, le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a donné quelques exemples du Mali qui sont entre autre :
– La Dissémination du PAN de la Résolution 1325 à travers l’élaboration des plans d’action opérationnels aux niveaux régional et local et du module de formation des formateurs de la Résolution n°1325 (décentralisation /localisation du PANR1325) ;
– L’élaboration de la stratégie sectorielle genre du MAECI, du Ministère de l’Economie et des Finances, du ministère de la Justice, du Ministère de la défense et sécurité où des mesures sensibles au genre sont prises pour le recrutement, la rétention, la formation, la promotion, la gestion des carrières et de sécurité sociale ;
– La mise en place d’un code de conduite interne sanctionnant les officiers de police qui auraient eux-mêmes été auteurs de ce type de violence dans l’exercice de leur fonction.
–
– Le renforcement de 15 ministères, Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), Commission Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), Réformes du Secteur de la Sécurité (RSS), Secrétariat Permanent de la Politique Nationale de Lutte contre l’Extrémisme Violent et le Terrorisme, la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères – CNLPAL) pour le suivi du PAN R1325 ;
– La formation des milliers de femmes, d’hommes et de jeunes sur les droits des femmes, les techniques de médiation, la gestion des conflits, le genre, les VBG, la masculinité positive, la communication sociale, le leadership féminin, l’extrémisme violent ;
– L’organisation des Journées portes ouvertes avec les leaders des OSC féminines leur permettant de faire entendre les voix des femmes sur la mise en application de la résolution 1325, leurs attentes ainsi que les priorités à mettre en œuvre dans les domaines de la paix et la sécurité ;
– La participation des femmes en tant qu’ambassadrices de paix dans les comités locaux de sécurité (comités de veille communautaire, cercles de la paix, cases de la paix, etc.) ;
– 95 conflits communautaires et familiaux résolues par les femmes médiatrices et 154 médiations faites dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal ;
– L’implication de 883 femmes membres des cases de la paix dans la gestion des conflits ;
– La Célébration des 20 ans de l’adoption de la Résolution 1325 soutenue par une campagne de communication avec l’accompagnement d’Onu-Femmes au Mali ;
– Le Renforcement de l’autonomisation socio-économique des milliers de femmes affectées par le conflit ;
– La création de plusieurs cellules locales observatoires de femmes et comités de veille et d’alerte précoce mis en place ;
– L’intégration du genre dans la justice transitionnelle et dans les mécanismes judiciaires
– Initiation des activités plus résilientes (banques de céréales, boutiques villageoises, périmètres maraichers, etc. ) par des femmes des associations et groupements ;
– Le mécanisme de coordination, de suivi et de gestion du Plan d’action national de la résolution 1325 sous le leadership du MPFEF;
– Un Comité National de Suivi du PAN1325 institutionnalisé se réunit chaque trimestre sous la direction du MPFEF, afin de planifier les activités opérationnelles, partager les réalisations, évaluer les progrès, formuler des recommandations.
– Le renforcement des capacités nationales et locales des points focaux, des comités régionaux genre, la création de compétences à la base, entre autres.
En termes de termes de perspectives, le Ministre COULIBALY Mariam MAIGA dira que le Mali va poursuivre et accélérer ses actions en cours et développer d’autres initiatives nécessaires pour une meilleure participation et responsabilisation des femmes pour faire régner la paix et stabiliser la sécurité au Mali, au sahel et partout ailleurs. Pour cela il faudra des actions notamment des tables rondes, séminaires et forums où les femmes auront un rôle potentiel dans les dynamiques de paix locale. Ces événements fourniront une plateforme de dialogue et d’échange entre les représentants du gouvernement, des organisations internationales, de la société civile, des leaders religieux et des associations de femmes.
En plus de ces différentes actions, le Mali ambitionne de faire participer des femmes ayant une expérience de terrain, notamment celles qui ont déjà contribué à des initiatives de paix au niveau communautaire, pour partager leurs perspectives et encourager leur reconnaissance, organisation des conférences de presse et des événements publics de grande visibilité pour attirer l’attention des décideurs et du public (Journée internationale de la paix, Journée internationale des femmes, l’organisation des campagnes de sensibilisation au niveau communautaire pour engager les légitimités traditionnelles, les leaders religieux et les organisations locales à inclure les femmes dans les processus de paix locaux, l’organisation des dialogues communautaires et des discussions publiques, animés par des médiatrices et des leaders locaux sur l’importance du rôle des femmes dans la résolution des conflits. Toutes ces actions nécessitent une mobilisation financière. Ainsi, pour mobiliser les ressources financières, le Mali identifiera des programmes et projets existants des partenaires bilatéraux et multilatéraux qui alignent leurs priorités sur les droits des femmes, l’égalité des genres, la reconstruction après les conflits, le renforcement des capacités institutionnelles, l’inclusion des femmes dans la consolidation de la paix, la promotion de la stabilité dans les régions en crise, la participation des femmes à la vie publique, la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision, l’autonomisation économique des femmes, le leadership féminin et l’entreprenariat féminin.
CCOM/MPFEF



