Pour attirer davantage l’attention de l’opinion publique sur les violences perpétrées quotidiennement à l’encontre des femmes/filles, l’assemblée générale des nations unies à proclamée en 1999 la Campagne des 16 jours d’activismes contre les violences faites aux femmes et aux filles. Cette campagne implique des individus et des organisations, à travers le monde à passer à l’action pour mettre fin à toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles.
Une Campagne qui débute chaque 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes jusqu’au 10 décembre, journée des droits de l’homme. Compte tenu d’un problème d’agenda, le Mali à travers le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a lancé officiellement ce vendredi 20 décembre 2024 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. La cérémonie de lancement était présidée par le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme DIARRA Djénéba SANOGO. Elle avait à ses côtés plusieurs membres du gouvernement dont celui de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des sceaux, Mahamadou Kassogué.
Pour l’édition 2024, le thème international est : « Vers les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing : UNITE pour mettre fin à la violence contre les femmes ». Ce thème relance les engagements des Etats et des partenaires à mettre en œuvre le Programme et le plan d’action de Beijing en vue de « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » de l’Objectif du Développement Durable n°5. Au plan national, le Mali a retenu le thème : « Rôles et responsabilités de la famille et de la communauté dans la promotion des valeurs pour l’abandon des violences faites aux femmes et aux filles au Mali ». Le choix de ce thème s’inspire des réformes en cours initiées par les autorités de la Transition pour la refondation de notre société et de notre Etat fondée sur nos valeurs sociétales.
Le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme DIARRA Djénéba SANOGO a expliqué que les 16 d’activismes constituent un espace de plaidoyer auprès des décideurs, des populations pour qu’enfin cesse la violence à l’égard des femmes et filles. La campagne apporte son soutien aux personnes défavorisées, aux minorités, migrantes et populations affectées par les conflits et catastrophes naturelles entre autres. Elle ajoute que la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles n’est point une question de femme mais une cause qui nécessite la communion des énergies, la synergie des efforts, l’implication de l’ensemble des acteurs de la société pour faire cesser les violences.
Le ministre en charge de la Promotion de la Femme a également souligné que les violences faites aux femmes et filles au Mali ne fait qu’augmenter. Au Mali, selon le système de gestion de l’information sur les Violences Basés sur le Genre (GBVIMS) en 2023, 15.993 cas ont été enregistrés : 25 % sont des cas de viol, 18 % d’agression sexuelle dont 11% de cas de mutilation génitale féminine (MGF), 18% de déni de ressources, 17% d’agressions physiques, 15% de violences psychologiques et 7% de mariages d’enfants/forcé. Il faut noter que, 96 % des incidents enregistrés concernent les femmes, dont 41 % sont des filles de moins de 18 ans. Également, des cas de violences constatées dans les foyers se terminent soit par des assassinats de conjoint(e)s ou des cas de viol souvent sur des petites filles. Ces chiffres mettent en lumière l’ampleur de la situation des violences et soulignent ainsi la nécessité d’intensifier les efforts pour davantage protéger les femmes et les filles.
Selon toujours le Ministre SANOGO, Pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre, son département en collaboration avec les autres structures, avec l’appui des acteurs et des partenaires au développement ont convenu de travailler à renforcer les rôles et les responsabilités des familles et de la société dans la prévention et la réponse aux violences faites aux femmes et aux filles d’où le choix du thème de cette année. La mise en œuvre de la Politique Nationale Genre, de la Stratégie Nationale Holistique pour mettre fin aux Violences Basées sur le Genre, entre autres, contribuera au renforcement de capacités, à l’information et à la sensibilisation des différentes couches de la société sur l’ampleur, les causes, les conséquences des violences faites aux femmes et aux filles et leur rôle et responsabilité dans la lutte contre ces violences.
La cérémonie de lancement a été l’occasion pour le représentant résident du système des Nations-Unies au Mali de réaffirmer son soutien au département de la femme et d’émettre le vœu qu’on puisse un jour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles.
CCOM/MPFEF